La danse-thérapie est une discipline qui a pris forme dans les années 50 avec Marian Chace aux Etats-Unis qui menait des ateliers de danse dans des hôpitaux psychiatriques. Ces ateliers se sont transformés petit à petit en ateliers thérapeutiques, lorsque Marian Chace s’est rendue compte qu’elle n’enseignait plus la danse mais travaillait sur les processus des personnes qu’elle accompagnait. Suivront par la suite, Trudi Schoop, Anna Halprin, Mary Starks Withehouse, Joan Chodorow, Janet Adler ainsi que Judith Kestenberg qui ont créées de nouveaux dispositifs de danse-thérapie, tel que le Mouvement Authentique (pour plus d’informations sur ces pionnières, se référer aux livres cités dans la rubrique « En savoir plus »).
En France, Rose Gaetner (années 50), danseuse de formation classique, proposait son travail de danse-thérapie à des enfants psychotiques dans un hôpital parisien. Dans les années 70, c’est France Schott-Billmann qui a approfondi l’approche ethno-antropologique de la DMT à travers la technique de l’Expression Primitive (plus d’informations sur cette technique prochainement dans mon blog ; vous pouvez aussi retrouver son approche dans divers ouvrages qu’elle a publié, voir la rubrique « En savoir plus »). Enfin, Laura Sheleen, qui a étudié avec Martha Graham et Doris Humphrey, s’est formé à la psychanalyse jungienne et a approfondi à travers la connaissance des traditions mystiques la recherche sur les archétypes et l’inconscient collectif, en développant ce qu’elle appelle le « mythodrame » (plus d’informations sur son approche dans le livre de JP Klein « En savoir plus »).
La danse-thérapie se développe également de façon importante, dans les années 50, en Argentine avec Maria Fux ainsi qu’en Amérique Latine.
Actuellement, de plus en plus d’association de danse-thérapie se développe à travers tous les continents qui regroupent toujours plus de danse-thérapeutes, tout comme les formations en danse-thérapie que ce soit en formation continue, universitaire ou privées, ouvertes aux professionnels soignants ou artistes.
Lié à l’activité des pionniers de la danse-thérapie, il existe aujourd’hui différents courants :
- un courant ethno-analytique (chamanisme, rituels, danses sacrées et ethniques);
- un courant théâtrale (système d’analyse du mouvement Laban, danse moderne);
- un courant kinésiologique et psychocorporel (Feldenkreis, technique Alexender, etc.);
- un courant intégratif qui synthétise les 3 approches précédentes de la danse, du corps et du mouvement.
Voici pour terminer quelques définitions de la Danse-Mouvement-Thérapie données par différentes associations de danse-thérapie à travers le monde :
- selon l’Association de Danse-Thérapie Américaine (ADTA), la DMT est « l’utilisation psychothérapeutique du mouvement en tant que processus pour aider un individu à retrouver sa propre unité psycho-corporelle” ;
- l’Association Européenne de Danse-Mouvement-Thérapie (EADMT) définit la DMT comme « l’utilisation thérapeutique du mouvement visant à l’intégration émotionnelle, cognitive, physique, spirituelle, et social de l’individu. La danse comme mouvement corporel, expression créative et communication est l’élément essentiel de la DMT. Basé sur le concept que l’esprit, le corps, les états émotionnels et les relations sont interconnectées, le mouvement corporel constitue à la fois outil d’évaluation et la modalité d’intervention de la Danse-Mouvement-Thérapie » ;
- pour la Société Française de Danse-Thérapie (SFDT), la danse-thérapie est « l’ensemble des pratiques utilisant différentes techniques destinées à faire prévaloir certains aspects de la danse qui visent à faire retrouver aux participants : le plaisir fonctionnel, l’affination des fonctions psychomotrices, l’unité psychocorporelle, la symbolisation corporelle, l’image corporelle et l’estime de soi ».
Crédits image : Dessin réalisé par Céline Bokobza (www.celinebokobza.com) au Labo danse dessinée organisé par Magali Oh, à la Tanguedia de Paris.