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Danse-Rythme-Thérapie et Expression Primitive

Lors de ma formation en danse-thérapie, j’ai eu l’occasion d’effectuer une année de stage avec France Schott-Billmann, fondatrice de l’Expression Primitive, année au cours de laquelle j’ai pu m’initier à ce courant de la danse-thérapie.

Je souhaite donc partager avec vous cette découverte!

Ainsi, lors du prochain stage de danse-thérapie que je vous propose le samedi 16 février 2019 à Aix en Provence, je vous invite à vous laisser emporter par le rythme et le groupe à travers une danse joyeuse et conviviale qui mélange mouvement, rythme et voix.

Attention! Ce stage est seulement une découverte, si vous souhaitez vous former à ce courant de la danse-thérapie, n’hésitez pas à vous rapprocher de l’Atelier du geste rythmé.

L’Expression primitive est une danse qui associe la voix au mouvement et au rythme du tambour.

Il existe différents courants dans la danse-thérapie. La danse-rythme-thérapie en fait partie. Au sein de ce courant de danse-thérapie, il existe différents dispositifs. Ces dernières années, j’ai eu l’occasion d’expérimenter et de m’initier à l’un d’entre eux : l’Expression Primitive.

La danse primitive peut-être résumée ainsi : elle « installe une atmosphère plus libératoire qui tranche avec la rigueur ritualisée de certains dispositifs de danse-thérapie. Elle retient le symbolisme et la culture ancestrale de l’homme »[1]. En effet, il est important de préciser que cette technique repose sur une approche ethnologique, approche due à la créatrice de ce courant : Katherine Dunham. Dunham était une danseuse-chorégraphe-anthropologue qui imposa dans les ghettos noirs, des classes, où la danse était le moyen de relancer l’éveil psychique et le mieux-être auprès d’adolescents afin de dépasser la violence et le racisme. Elle s’est également attachée à faire connaître les valeurs des danses traditionnelles africaines du point de vue de leur contenu symbolique et de leur rôle interculturel destinés à faire valoir l’existence d’une universalité de l’humain. Elle conçoit une technique dite « modern primitiv » permettant aux danseurs de sa compagnie de mieux percevoir le sens des gestuels ancestrales. Plusieurs points soutiennent son travail : le bassin comme lieu d’émergence de la vie, la relation à la terre, la vibration des pieds au sol et la circulation d’énergie, la consistance/résistance du mouvement dans l’air et l’espace. Elle crée ainsi une méthode d’entraînement au sein du « primitiv movement ».

Herns Duplan, chorégraphe-danseur-musicien-comédien et élève et enseignant dans l’école de Dunham, introduit sa technique de travail qu’il nomme « Expression Primitive. » Il désigne par Expression Primitive « une démarche conduisant l’individu à une recherche en soi et à travers le groupe, de sa propre genèse : une rencontre du corps avec ses sources, rassemblement des énergies à vivre, déploiement de l’imaginaire, libération des émotions sans passer par les moules contraignants de techniques trop élaborées. »[1] Ici le terme « primitif » signifie archaïque, premier, basique, initiateur. Il s’agit d’approcher l’essence même de l’individu par des gestes ancestraux universaux.

L’Expression Primitive utilise des figures imaginaires, des gestes évocateurs d’activités ancestrales afin de renouer avec le plaisir, l’amusement et la joie.

France Schott-Billmann reprend le terme Expression Primitive pour en proposer une vision différente, notamment sur le plan théorique. Ici, le primitivisme en danse est présenté comme un retour aux sources qui permet de renouer avec nos racines. Dans son ouvrage Quand la danse guérit (2012), France Schott-Billmann explique avoir revisité cette technique pour « en faire un dispositif efficace à travers un cadre rituel qui éveille l’Imaginaire tout en contenant les pulsions. »
Ce dispositif utilise trois structures rythmiques qui mettent en mouvement et en relation : la pulsation, la répétition et la symétrie. Il s’agit ici de lier le rythme musical du tambour aux rythmes des battements du cœur et le rythme de la respiration à un balancement, prémices du mouvement mais aussi base de la relation entre Moi et l’Autre. Des mouvements simples, des gestes évocateurs d’activités ancestrales ou d’appels aux divinités sont rythmés par le tambour ainsi que par les onomatopées vocales des participants. Ces sons n’ont aucune signification langagière mais servent de support aux gestes pour renforcer l’expression qui mène à la communication. Il s’agit de rites sans mythes suggérant que la symbolisation corporelle ne prend sens que dans l’histoire personnelle de chacun. Les mouvements dirigés par la / le danse-thérapeute sont exécutés par les participants qui les restituent dans une énonciation personnelle secondaire, leur répétition induisant un lâcher-prise, une certaine « ivresse », telle une transe douce. Ce dispositif de danse-rythme-thérapie n’est en rien mystique : il s’inscrit dans une esthétique primitiviste et a une fonction festive et socialisante.

Dans le cadre d’un atelier de danse-thérapie, l’Expression Primitive se caractérise par :

  • la mise en place d’un travail de symbolisation, de créativité et d’imaginaire ;
  • la proposition de jeux qui explorent les positions de l’individu au sein du groupe ;
  • l’enveloppe rythmique qui est omniprésente ;
  • la sobriété de la technique ;
  • la répétition qui permet un certain lâcher-prise.

Pour avoir une idée plus concrète de ce qu’est l’Expression Primitive, voici une vidéo où France Schott-Billmann parle de son travail.

Et surtout n’hésitez pas à me contacter pour tout renseignement ou inscription à l’atelier du 16 février !

Au plaisir de vous rencontrer (ou vous retrouver) à travers le mouvement dansé 🙂

[1] Vaysse, J. (2006). La danse-thérapie, histoire, techniques et théories. Paris : L’Harmattan

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